Article publié le 2 / 05 / 2022
Performance écologique, énergétique, rapidité des chantiers… Et si les murs de paille étaient l’avenir de la construction ? À Itancourt dans l’Aisne, la jeune société Activ Paille, soutenue par la Région, se développe pour répondre à cette évolution du marché.
L’histoire prend ses racines en 2017. Arnaud Delobel et Adrien Cardon, amis depuis le lycée, créent (en parallèle de leurs activités professionnelles) Petit Ballot, une petite société qui fournit, comme son nom l’indique, de la paille et du foin en petits ballots pour nourrir les animaux et pour l’isolation des logements de particuliers déjà convaincus par cet isolant.
Quand la jeune entreprise signe son premier contrat avec Vinci pour la construction de l’usine l’Oréal de Caudry, Arnaud Delobel décide de quitter son poste de responsable commercial pour se consacrer pleinement à l’entrepreneuriat. « Lors de ce chantier de construction, nous avons réalisé qu’il fallait envoyer la paille en Auvergne pour qu’elle soit compressée et que les panneaux de murs soient fabriqués avant de revenir dans la région, car aucun acteur local n’était en mesure de réaliser cette opération… Nous avons donc décidé de développer cette activité de préfabrication industrielle afin de proposer un produit local. » C’est la naissance d’Activ Paille en juillet 2020.
Depuis ses débuts, l’activité a déjà bien changé : installée dans l’ancienne usine Nestlé à Itancourt (02), Activ Paille comptait deux salariés en février 2021, dix un an plus tard, et Arnaud Delobel prévoit déjà 15 personnes de plus d’ici la fin de l’année. Il faut dire que la jeune société est très demandée, la paille ayant le vent en poupe dans le domaine de la construction.
Pleinement engagé dans la dynamique rev3, le dirigeant prévoit d’ailleurs de répondre à l’appel à projets lancé par la Région Hauts-de-France en décembre 2021 visant à construire et rénover durablement. « La paille n’a que des avantages, s’enthousiasme le jeune trentenaire. C’est un matériau abondant, on estime que 10 % de la production française suffirait à assurer l’ensemble des besoins de construction. C’est un isolant peu cher et extrêmement performant qui ne produit pas de CO2. Son utilisation permet de très importantes économies d’énergie, en hiver en réduisant le chauffage et en été, en rendant inutile la climatisation. Enfin, les murs étant préfabriqués de façon industrielle, cela limite considérablement le temps des chantiers de construction ! »
Autant d’arguments qui convainquent les acteurs du secteur de la construction. Construction ou rénovation de grands équipements publics (gymnases, collèges, lycées…), de logements collectifs et individuels… avec une capacité actuelle de fabrication de 15 000 m² de murs par an, l’entreprise est saturée. Son carnet de commande est complet jusqu’en mars 2023 ! Pour continuer son développement, une nouvelle ligne de production sera mise en service cet été. Objectif : pouvoir produire cinq fois plus !
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