Article publié le 27 / 01 / 2022
Hive Electric développe des batteries rechargeables fonctionnant à base de matériaux non critiques. Un bel exemple à suivre dans une région qui innove !L’innovation en matière de batteries électriques a le vent en poupe, et Hive Electric entend bien apporter sa pierre à l’édifice.
Créée fin 2019, la startup est basée à Wambrechies, dans la métropole lilloise (59). Elle compte dix employés répartis en deux départements, électronique et électrochimie.
« L’idée de départ, c’est de rompre avec l’exploitation de matériaux critiques à l’origine du lithium. Dans une vision durable, il nous semblait aussi important que l’enjeu du rechargement de batteries ne soit pas un souci pour l’utilisateur. D’où l’idée de proposer une formule – les termes ont leur importance – de remplacement rapide (EZ-SWAP®), plutôt que celle d’un rechargement rapide qui, lui, abîme la batterie elle-même et réduit drastiquement sa durée de vie », raconte Nesrine Darragi, sa présidente-fondatrice. Passée par Centrale Lille, cette dernière est titulaire d’un Doctorat en génie industriel et a passé près de neuf ans entre R&D et développement industriel (chez IFSTTAR, Belgorail et Siemens Mobility notamment) pour peaufiner son projet.
Concrètement, l’entreprise spécialisée dans le stockage d’énergie élabore donc des batteries rechargeables. Elle travaille naturellement sur les véhicules électriques mais aussi dans les domaines de l’aviation, du ferroviaire, du transport maritime ou encore des télécom et réseaux. Elle développe également d’autres solutions comme des batteries pour remplacer les groupes électrogènes (prix du concours Enedis).
Sa singularité ? Utiliser non pas des métaux rares pour composer le lithium qui les alimente (comme c’est couramment le cas), mais essentiellement du graphène et de l’aluminium. « C’est une première en Europe ! Le cobalt, le manganèse ou encore le nickel sont menacés de pénurie. On essaie donc d’anticiper et d’avoir une longueur d’avance », ambitionne la jeune entrepreneuse, qui a été nommée par la Fondation Solar Impulse parmi les dix meilleurs experts scientifiques en 2021.
Les travaux menés semblent convaincants. « Ces batteries que nous proposons offrent des performances énergétiques plus importantes. Elles sont complètement sécurisées mais aussi plus légères. Nous proposons d’ailleurs des cellules aux formats variés et adaptés aux besoins. En outre, grâce à nos procédés, nos produits offrent aussi un taux de recyclabilité supérieur à 90 % », évalue Nesrine Darragi.
Preuve de ce qu’elle avance, la startup s’implique notamment sur le terrain des voitures de course. « Un marché de niche en apparence mais qui éprouve, concrètement et directement, la nécessité des performances des batteries que l’on propose ».
En 2022, la startup – qui s’est vue décerner un nombre conséquent de prix l’an dernier – souhaite franchir un nouveau cap. Au-delà des contrats en cours et de la poursuite des travaux de recherche, Hive Electric va lancer un deuxième appel de fonds dans les tout prochains mois. « 37 millions d’euros. C’est beaucoup et peu à la fois ». Cet exercice s’accompagnera d’une politique de recrutement : au moins vingt personnes devraient intégrer l’effectif pour permettre la montée en puissance de l’entreprise.